La couleur des jours (6)
La malédiction de Marine -son caractère- fut révélée avec l’apparition de sa première dent quand elle mordit le doigt d'une tante qui avait dépassé la dose acceptable de gouzi-gouzi. Après cet incident tout n'avait fait qu'empirer.
A la fin de la maternelle sa mère qui l'élevait seule avait déjà abandonné. Sa patience et son imagination en matière de punitions furent rapidement épuisées par les multiples convocations et confrontations avec les parents furieux. Chaque nouvelle récréation devenait un nouvel incident diplomatique potentiel. Un jouet emprunté un peu trop longtemps, un tour de corde à sauter en trop, et le ou la malheureuse pouvait aller se faire soigner son égratignure d'un sparadrap et d’un bisou baveux d’une dame de service à l'infirmerie. Ses camarades l'apprirent rapidement et souvent à leur dépend : on ne faisait pas dire deux fois la même chose à Marine.
Si l'obligation de se plier un tant soit peu à la société pour pouvoir y survivre espaça un tant soit peu les incidents, le temps ne rendit pas les confrontations moins violentes. Car en même tant que le collège Marine découvrit cette merveilleuse arme qu’est l’impertinence.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home