La couleur des jours (3)
Marine est partagée entre l'envie de flâner tout au long du chemin et une envie qui lui fait presser le pas : l’envie d’être déjà arrivée. De toute façon avant d'avoir tranché quelle allure adopter elle est devant le bar.
Elle entre comme une bourrasque, et la violence de son entrée fait sursauter le barman au comptoir et surtout la fait sursauter elle. Sans jeter un oeil à la salle elle se précipite pour commander un chocolat chaud. Ceci étant fait elle se permet enfin un regard circulaire.
Il est déjà là. Son coeur fait un bond, il l'a vu. Il la reconnaît sûrement d'après la photo du dossier. Il lui fait un signe, il est maintenant trop tard pour reculer, elle s'avance, tend la main par dessus la table s'écriant presque son prénom "Marine!".
L'homme au visage jusque là impassible se fend d'un large sourire,
"- Antoine Gasher, comme on a du vous le communiquer à l'agence".
Il est un plus âgé qu'elle ne l'avait imaginé, il a presque la cinquantaine et au charisme qui s'en dégage, Marine pense qu'il a déjà du séduire déjà de nombreuses femmes.
Mais elle n'est pas là pour ça, et lui non plus, enfin pas tout à fait. Elle le paye.
Et si elle le paye si cher ce cher Antoine c'est pour qu'il soit son coach.
Et si Marine fait appel à un coach, ce n'est pas pour céder à la tendance qui veut que l'on paye des gens pour vous apprendre à chercher l'âme soeur, Marine elle, a besoin du contraire: qu'on lui apprenne à être timide.
Elle prend place à la table.
L'homme semble pendant un court moment rassembler ses pensées, il prend un air grave, elle a l'impression qu'il hésite à dire ce qu'il s'apprête à prononcer.
« Avant de commencer, j'aimerais vous répéter ce qu’ils auraient du vous dire tout de suite à l’agence : vous devriez plutôt voir un psychiatre».
1 Comments:
moi qui trouvais qu'elle avait déjà l'air timide...
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