mardi, mars 07, 2006

La couleur des jours (2)

Sereine, c’est comme ça qu’elle se sent en franchissant la lourde porte en bois. Le ciel est bleu, les oiseaux chantent ce n’est pas toujours un cliché.

De derrière plusieurs rangées d’immeubles courent le long des murs les cris d’enfants jouant dans une cour d’école. C’est le genre de fait immuable qui la rassure.

De même qu’elle prend le temps de vérifier qu’aucun nuage n’est près à venir perturber cette matinée. Rien à gauche. Rien à droite. Elle est prête. Enfin. Elle pense maintenant à son objectif : le bar « Le trop chaud ». Elle n’ose pas penser aux jeux de mots qu’elle pourrait faire avec, le temps n’est plus à la distraction.

Il est temps de penser à comment elle va se présenter, il paraît que la première impression dans une rencontre c’est déjà la moitié de l’impression de faîte. « Enchantée je m’appelle Marine ? », trop solennel dixit le magazine 20 ans. Elle essaye de se rappeler ce qui était conseillé, mais elle n'arrive pas à se rappeler la phrase de l’article. Elle est se rappelle seulement avoir trouvé ça stupide. Après tout être solennel c’est très bien parfois.

Et puis « 20 ans », elle se demande pourquoi elle lit encore ça, à vingt six ans.